Brasilia a adopté une mesure importante pour améliorer la sécurité des femmes dans les transports publics. Depuis le mois de juin, les femmes du district fédéral peuvent demander à descendre du bus à n’importe quel endroit, même s’il ne figure pas dans l’itinéraire habituel. Cette disposition s’applique pour les trajets de nuit à partir de 22 heures rapporte le site The City Fix. Elle répond à une étude sur la mobilité urbaine à Brasilia qui cherchait à mieux analyser les comportements et les attentes des utilisateurs de bus. Les conclusions de cette enquête indiquaient notamment que les femmes devaient souvent emprunter des rues désertes pour regagner leur foyer après être descendues. Maintenant, les chauffeurs pourront déposer leurs voyageuses devant leur porte si celles-ci le souhaitent.
« L'arrêt de bus est généralement loin de chez moi. Quand je rentre des cours le soir, il n'y a presque personne dans les rues. Je dois faire attention quand je marche seule », confie une étudiante de 19 ansinterrogée par le secrétariat des transports de Brasilia. « Maintenant, les bandits ou agresseurs n’auront pas le temps d’agir, c’est pour cela que cette mesure est importante », affirme une autre habituée du bus.


En 2013, le viol collectif d’une étudiante américaine dans un minibus de Rio de Janeiro avait suscité  un vif émoi dans le pays. La jeune touriste avait été séquestrée avec son compagnon une nuit entière par trois hommes dont le chauffeur. Au Brésil, toutes les 12 secondes, une femme est victime d'agression sexuelle. Le nombre de viols a augmenté de 18 % de 2011 à 2012 selon un rapport de l'ONG Fórum brasileiro de segurança publica.
Plus récemment, un sondage réalisé par l'Ipea (un institut d'enquête économique) levait le voile sur une culture du viol visiblement prégnante dans le pays. Selon cette enquête 58 % des sondés considèrent que « si les femmes se comportaient mieux, il y aurait moins de viols ». Les résultats avaient provoqué l'indignation de nombreuses femmes. Beaucoup s'étaient mobilisées sur le Web en petite tenue, en arborant le slogan « je ne mérite pas d'être violée ». 

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